Si nous examinons les textes et les oraisons des messes du temps du Carême, nous pouvons voir à quel point ce temps tourne autour du baptême. Rien d’étonnant certes, les catéchumènes étant traditionnellement baptisés à Pâques, le Carême est ponctué par les scrutins, au cours desquels l’Église les invite de manière plus pressante à se défaire de la vie de « l’homme ancien », en vue de leur renaissance par le Sacrement du Baptême. Les fidèles sont appelés à prier pour eux, afin qu’ils mènent le combat avec assurance en vue de ce jour qui sera le plus beau de leur vie, étant celui où ils deviennent membres de l’Église, fils de Dieu, cohéritiers du Christ. Dans notre paroisse, cinq catéchumènes recevront le baptême lors des deux vigiles pascales. Venant d’horizons différents, ils se sont engagés sur cette voie de manière résolue, et nous apportent le témoignage, à nous qui avons été pour la plupart baptisés il y a bien longtemps, de la joie qu’il y a à vivre en disciple du Christ Jésus.
A ce titre, la dimension « baptismale » du Carême ne concerne pas seulement les catéchumènes : c’est nous-mêmes qui sommes appelés à revenir aux sources de notre baptême. D’une part, afin d’offrir à ceux qui s’approchent du sacrement le témoignage d’une vie travaillée par la grâce, vivant pleinement de l’amour de Dieu et du prochain, mais également pour explorer les recoins de notre vie que nous n’exposons pas encore à la lumière du Seigneur. Temps de conversion, le Carême est le moment de confronter notre vie aux promesses du baptême, et les efforts et pénitences que nous sommes appelés à accomplir ont non seulement pour but de nous rapprocher de Dieu en ce temps liturgique, mais plus encore de nous laisser convertir de manière définitive. Des efforts de Carême qui ne seraient pas finalisés à un accroissement durable de notre relation à Dieu, de notre amour du prochain et/ou de la cohérence entre notre foi et notre vie, nous font courir le risque de les faire en vain. En ce temps si intimement lié au baptême, c’est à une action en profondeur que nous sommes appelés davantage qu’à des efforts disjoints les uns des autres.
L’Église, dans sa sollicitude, nous offre en ce temps des outils tout à fait précieux. Chaque jour, les oraisons et lectures de la messe nous aident à explorer un aspect de notre vie que Dieu veut venir guérir en nous. En prenant le temps de les lire, de prier avec ces textes si riches, nous pourrons trouver cet élan nouveau grâce auquel nous pourrons courir vers Pâques avec la même joie que les catéchumènes, et parvenir, au jour de Pâques, à rendre d’un blanc plus éclatant la robe blanche de notre baptême. En ce mois de mars, par conséquent, vivons dans la prière, dans la pénitence et dans la joie avec les catéchumènes, pour comme eux resplendir de la joie que Dieu donne à ceux qui se donnent à Lui.
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